La Gazette du Canal n° 28 - Actu

Éditorial

Voici l'été et nous nous sommes dit qu'il était temps de se mouiller avec un numéro léger, les pieds dans l'eau.
Ce canal Saint-Martin, qui coupe en deux notre arrondissement, objet de tous les fantasmes, de toutes les convoitises, nous nous y sommes toujours intéressé. On ne s'appelle pas La Gazette du Canal (avec une majuscule, s'il-vous-plaît) pour rien, même si nous sommes le journal de tout le 10^e arrondissement.
Mais enfin, ce fut toujours un article par ci par là, en fonction de l'actualité. Nous n'avons jamais consacré un numéro complet à ce ruban aqueux. Voilà donc cet oubli réparé.
Nous vous offrons bien sûr, juste avant ce dessert, les camemberts exquis du marquis de Grognognon (comment y échapper après une élection).
Allez, bonnes vacances à tous, et rendez-vous à la rentrée, avec un sujet plus sérieux et grave.

Le fantôme de l'ascenseur

Je l'ai vu, au cinéma : Belphégor existe, ce fantôme hantait le sous-sol du Louvre. Mais la fin du film est trompeuse, le spectre égyptien n'a pas traversé le fleuve pour rejoindre l'autre rive, celle de l'au-delà, du repos des âmes ; il s'est arrêté dans mon quartier, j'en suis certain. Je l'ai rencontré dans les profondeurs des souterrains d'éole, dieu du vent et ligne E du RER. Oh, n'allez pas croire que je sois moi aussi passé du côté de la folie. J'avoue, je ne l'ai pas réellement vu de mes propres yeux.
Mais comment expliquer les phénomènes étranges, illogiques, surnaturels, qui se déroulent réguli-èrement dans les ascenseurs de la station Magenta. Portes qui battent plusieurs fois avant la fermeture définitive, arrêt anormal à des niveaux intermédiaire sans aucun voyageur, pannes fréquentes. Ne me dites pas que vous prenez tous les jours un ascenseur d'éole et que vous n'avez jamais constaté de bizarreries.
Belphégor ne hante pas uniquement la machinerie des « lifts », il s'est aussi infiltré dans le système des annonces sonores pour égarer les pauvres mortels qui essaient simplement de traverser sous terre le 10^e de Magenta à Haussmann. Alors faut-il avertir la maintenance de la station ou appeler directement l'inspecteur Verlac, cet homme qui réussit à le chasser du musée ? En tout cas, je ne prends plus cette ligne sans mon amulette égyptienne achetée au Louvre.

Gérald Masnada

Un musée disparaîtrait du 10^e 

La rumeur court que le Musée de Baccarat quitterait la rue de Paradis où il était installé depuis 1832. Les 5 000 objets de collection retraçant l'évolution des styles et des techniques de la cristallerie de Baccarat de 1830 à nos jours seraient expatriés vers un lieu « plus  prestigieux » de l'Ouest parisien où se sont regroupés d'autres cristalliers, la rue de Paradis n'assumant plus ce rôle qui avait fait sa renommée.

Il est donc urgent d'aller visiter le musée avant son départ.

Musée Baccarat
30 bis, rue de Paradis,
Tél : 01 47 70 64 30
Ouvert du lundi au samedi
de 10 h à 18 h.

"M'entends-tu ? je te parle"

Le 16 mai, la Journée nationale de l'audition a investi notre arrondissement. Ouverte par Tony Dreyfus, qui n'a pas manqué de renouveler sa promesse : " Les locaux municipaux seront bientôt équipés de boucles magnétiques, ne serait-ce que pour couper court aux récriminations du Dr Zylberberg", dans la Salle des fêtes de la mairie qui hébergeait une très belle exposition d'artistes plasticiens sur le thème "l' Oreille et la vie", et était transformée en un salon d'information et de sensibilisation. "J'ignorais que les malentendants étaient si nombreux, et que le langage gestuel n'était pratiqué que par une faible minorité d'entre eux !" s'exclamait Patricia, venue de Caen avec toute sa promotion d' élèves infirmiers. à l'issue d'une séance "Portes ouvertes" à l'hôpital Lariboisière, le professeur Patrice Tran Ba Huy venait dans la Salle des fêtes lancer un forum débat sur le quotidien du malentendant. De nombreux sourds et malentendants qui n'ont pas l'habitude de fréquenter les locaux municipaux, pouvaient suivre les débats et participer à un débat passionné, grâce à une boucle magnétique provisoire, à une interprétation LSF (langue des signes française) et à une rétro projection simultanée.
La journée s'est terminée au théâtre de Marcel Marceau, que sa direction avait généreusement mis à disposition, par un spectacle de mime donné par la compagnie Salto devant une salle bondée et enthousiaste.
"Avoir mobilisé près de 300 personnes sur la malaudition dans notre arrondissement nous encourage à renouveler cette initiative dans notre arrondissement et pourquoi pas, à la mairie de Paris", estimait le Dr Zylberberg, président d'Audio Île-de-France, qui nous a informé qu'afin d'être plus facilement disponibles pour les malentendants, cette association disposera bientôt d'un local fixe, 20 rue du Château-d'Eau.

Isabelle Ory

Une majorité plurielle

"Protégez-moi de mes amis, mes ennemis, je m'en charge !", telle doit être la devise à laquelle devra penser le maire du 10^e pour cette nouvelle mandature. En effet, il semble que, au-delà des divergences naturelles de la majorité plurielle, son opposant le plus sévère se trouve au sein de son équipe. Jean-Marc Maldonado, élu MDC, se répand dans la presse nationale après son élection (Marianne du 14 mai) : "Tant que les maires d'arrondissement n'avaient pas de pouvoir, l'incapacité de Tony Dreyfus n'était pas criante. Mais en phase de décentralisation de Paris, il a un tel mépris de la démocratie locale qu'il fait courir un vrai danger au PS".
Rappelons quand même que J.-M. Maldonado, délégué à la jeunesse, aux sports et aux centres d'animations lors de la précédente mandature, avait réussi à faire une quasi unanimité contre lui.
Certains disent qu'il n'a dû son maintien lors des dernières municipales sur la liste "Changeons d'ère" qu'à des accords de parti au niveau national. élu, il a cependant refusé toute délégation : n'ayant aucune responsabilité, il ne risquera donc plus d'être loué pour ses qualités ou décrié pour son incompétence dans le futur.
D'autres élus, dont le bilan a aussi été contestable, ont quant à eux accepté avec une certaine noblesse leur désaveu, en particulier Michel Ottaway, ancien premier adjoint et conseiller de Paris, dont on ne peut que saluer la dignité avec laquelle il a pris sa place de simple conseiller d'arrondisssement.

Jean-Michel Berthier

Forum de la démocratie locale

Depuis les élections municipales, le dossier de la démocratie locale s'accélère. On ressent un véritable besoin de redéfinir le concept de la relation élus-citoyens, sous toutes ses formes. Des états généraux de la démocratie locale seront peut être nécessaires un jour, mais pour l'instant, c'est plus au niveau local que le travail se fait.
Au niveau parisien, le nouveau maire vient d'attribuer un crédit de 5 F par habitant dans chaque arrondissement (soit une enveloppe d'environ 450 000 F pour le 10^e), pour le développement de la démocratie locale. Cette somme sera affectée au fonctionnement des conseils de quartier, comités d'habitants ou d'autres structures de proximité considérées comme le symbole d'une autre politique.

Le samedi 23 juin, de 9h30 à 17h00,
se tiendra en mairie du 10^e,
un Forum de la démocratie locale.

Les trois thèmes suivants seront traités au cours de cette journée :

• Vie associative
• Conseils de quartier
• Étranger et citoyen

Trois groupes de travail se sont déjà constitués autour des associations concernées, afin de préparer une proposition de charte, qui servira de base de travail pendant la journée.
L'objectif étant d'aboutir à un ensemble de propositions concrètes pour une relation élu-citoyen.

Renseignements :
Christophe Bonneuil, délégué à la démocratie locale. Mairie du 10^e.
Tél. : 01 53 72 13 95

Résultats des élections municipales

Les résultats, comme à l'habitude dans La Gazette du Canal, sont exprimés en pourcentage des inscrits.

Reports des voix entre les deux tours

Au premier tour, l'ensemble des listes de droite (droite traditionnelle et extrême droite) totalise 20,75 % des voix; au second tour : 22,93 %.
Au premier tour, l'ensemble des listes de gauche (gauche tradition-nelle, extrême gauche et verts) totalise 34,25 % des voix ; au second tour : 37,39 %.
On peut donc supposer qu'il y a eu un report parfait des voix, tant à droite qu'à gauche et que les voix qui s'étaient portées au premier tour sur la liste Goldstein (divers, 5,05 %) se sont reportées à droite pour quarante pour cent et à gauche pour soixante pour cent environ.

N. S. P.*

Bien qu'il ait régressé de plus de 10 points par rapport aux municipales de 1997, le taux de suffrages non exprimés (39,67 %) est encore supérieur de 2 points au score de la liste majoritaire au second tour.

* Ne se prononcent pas