Le Guide de La Gazette du Canal
Il est de notre devoir de signaler que :
- Les informations de cette rubrique sont essentiellement extraites des numéros de La Gazette du Canal et sont définitivement libres de toute publicité.
- La maison ne saurait en aucun cas être tenue pour responsable des indigestions et gueules de bois.
- C'est toujours (éternellement ?) en travaux (aurait dû être, car cela ne réactualise pas beaucoup).
La 25e image
9, rue des Récollets, 75010
Tél : 01.40.35.80.88
Le café qui vient d'ouvrir ses portes rue des Récollets, La 25ème image,
permet certainement d'accéder à la cinquième dimension, au sixième sens et au
septième ciel. Cependant, le nom est un peu trompeur. Aucun hommage au cinéma ou
à la télévision, pas de cyber-introvertis faisant du clapoutis sans remous, au
contraire ! Le nom a été inspiré à la fois par une chanson de Iam et par le
scénario de La haine. En fait, la 25ème image, c'est l'impact de la télé
sur les gens qui passent la journée à la regarder !
Pourquoi avoir choisi le dixième ? Juliette, la seule tenancière d'un bistrot
ayant un DEA de Sciences politiques, explique : « on avait envie de venir du
côté du canal, d'animer ce quartier qu'on aime beaucoup ». Le programme qui
se met en place est de bon augure : le lundi soir, théâtre, le mercredi, voix,
le vendredi jazz. Quant au dimanche après-midi, il sera familial, avec
marionnettes, maquillage et gribouillages. Au moins, quand on est à la 25ème
image, on ne regarde pas la télé !
Benoît Pastisson
(N° 17, Automne 96)
Chez Adel
10, rue de la Grange-aux-Belles (angle rue Bichat), 75010
Tél : 01.42.08.24.61
Un bistrot de nuit, musical et animé. A l'origine connu sous le nom « les lapins d'Adel », à cause de ces charmants mammifères qui trônaient dans la vitrine. La cage a aujourd'hui disparu, remplacée par une autre faune, plus animée.
Assanabel
6, rue Pierre-Chausson, 75010
Tél : 01.42.08.34.67 - 01.42.08.09.08
Les restaurants libanais dans l'arrondissement ne sont pas nombreux, mais la qualité est très variable. Le meilleur est celui qui est le plus dur à trouver : Assanabel est situé dans une toute petite rue débouchant sur la place Jacques-Bonsergent. Certes, il y a un menu, mais il est plus judicieux de commander des "mezzehes", assortiments de plats chauds et froids typiquement libanais. Pour deux personnes, 8 mezzehes suffiront largement (199 F), alors que 8 commensaux pourront tripatouiller leurs 80 doigts grassouilleux dans 30 plats différents (765 F). Mazette, pour mon régime, c'est encore raté !
Fi des Côtes du Rhône ou des rosés de Provence. La carte des vins propose des nectars couleur locale mûris sur les tumulus caillouteux de la plaine de la Bekaa. Avec une telle intensité de soleil dans la bouche, on ne peut que bronzer mentalement.
D'ailleurs, il y a un signe qui ne trompe pas : les mariages libanais sont nombreux. Ainsi, certaines soirées, il n'y a pas que le cuisinier qui sait faire danser les ventres…
B. Pastisson
(N° 10 - Jan.-fév. 95)
L'Atmosphère
49, rue Lucien-Sampaix, 75010
Tél : 01.40.38.09.21
Tous les jours (sauf lundi), de 12h à 2h du matin.
Vous êtes accueillis à partir de 17 h par la petite Souad. Energique et directe, elle accueille des groupes musicaux tous les soirs. Christophe vous servira des en-cas pour calmer vos petites faims. Il y a beaucoup de monde, et les genres sont variés.
Voilà un bar qui a su trouver son rythme et fidéliser une clientèle où se mêlent habitués du quartier et amateurs de concerts (à 20 h, dimanche à partir de 16 h 30). Certains groupes ont un succès particulier, surveillez la programmation : Jasmine Band (trash musette hystérico-décapant), L'Attirail (musique des sous-préfectures autonomes, coloration des Balkans), Frank Lassalle (accordéoniste qui promet, avec un répertoire new-musette-musiques du monde), Akosh quartet jazz, Violette s'il te plaît, etc.
Au rendez-vous des boulistes
33, rue Juliette-Dodu (angle rue de la Grange-aux-Belles), 75010
Tél : 01.42.08.29.88
L'estaminet mauve qui se trouve à l'angle des rues Grange-aux-Belles et
Juliette-Dodu n'a rien d'un infâme caboulot sordide. Au contraire ! c'est dans
un lieu comme celui-là qu'on jauge l'âme d'un quartier…
Le cafetier, Tino, qui est aussi dodu que Juliette, fait plaisir à voir. Et plus
rapidement qu'un psy, il est capable de reconstruire une personnalité déconfite.
Grâce à sa bonhomie, et à son excellent café qui n'a rien d'une bistouille de
percolateur décati, il vous refait un homme en deux temps trois mouvements.
Aller chez Tino, c'est entrer en convivialité comme d'autres entrent dans les
ordres.
Alors que dans beaucoup de boui-bouis, un seul quotidien est proposé, le client
peut ici comparer une même information vue par le Parisien, par Libé et par
Info-Matin : trois journaux qui proposent à la fois un regard local et national
sur l'actualité.
Les habitués sont nombreux. L'un d'eux Jacques, qui vient souvent le midi,
affirme : « quand je suis fatigué, c'est ici le seul endroit où je ne perde
pas la boule ». Normal ! Le café s'appelle Au rendez-vous des boulistes.
Benoît Pastisson
(N° 14, Jan.-fév. 96)
Le Barak
29, rue de Sambre-et-Meuse, 75010
Tél. : 01.42.40.49.15
Il vous est sans doute déjà arrivé d'essayer un jour un restaurant de cuisine
étrangère de votre quartier et de ne plus jamais y remettre les pieds. Le côté
exotique vous avait séduit le temps d'un repas. Et bien voilà un restaurant
gréco-turc (en fait bien plus turc que grec, et les amateurs s'en féliciteront)
qui saura vous séduire et dont vous deviendrez des habitués. C'est une des
meilleures adresses du genre à Paris : la cuisine est excellente, les produits
sont très frais et appétissants, enfin, les prix restent très raisonnables.
Dégustez en entrée l'assortiment de hors d'oeuvre : assiette garnie d'une ronde
de différents mets savoureux allant des classiques tzatziki, taramas, dolmas, en
passant par un très fameux caviar d'aubergine aux noix.
Vous aurez ensuite un grand choix de plats. Les viandes sont toujours extra,
bien cuites, tendres et moelleuses. Le Pacha Kebab est un régal, c'est un
morceau de gigot d'agneau cuit à l'étuvée avec des légumes (aubergines, tomates,
oignons), la viande fond sous la langue. La sauce au yaourt qui accompagne
certaines viandes ou brochettes est très légère. Le festival d'Antioche est un
assortiment de viandes grillées pour ceux qui n'arrivent pas à se décider face à
la variété de la carte.
Pour le dessert, laissez-vous conseiller par le patron qui arbore des moustaches
impressionnantes. Il saura vous proposer la pâtisserie fraîche du jour, ou plus
classiquement un fromage blanc au miel et aux noix.
Vous sortirez ravis, bien décidés à devenir habitués du lieu.
(N° 17, Automne 96)
Aux Berrichons
8, rue de la Grange-aux-Belles, 75010
Tél : 01.42.00.18.25
Prix du menu : 42 F, (entrée, plat, dessert), plat du jour à 30 F. La cuisine est de type familial, simple et bonne, les plats sont copieux. Vous êtes servi par Solange, toujours souriante ; son mari, Bernard est en cuisine. La salle est spacieuse, vous pouvez débarquer en groupe sans vous faire remballer, et le service est rapide. Depuis quelques temps, en soirée, il y a pas mal d'habitués du quartier, ils se bisent en entrant et se mêlent de temps en temps de la conversation des tables voisines. Mais la salle est assez grande pour se caler dans un coin et jouer le jeu de l'intimité.
(N° 11 - Printemps 95)
Le Bourgogne (Chez Maurice)
26, rue des Vinaigriers, 75010
Tél : 01.46.07.07.91
Le Bourgogne aux fenêtres garnies de rideaux bonne femme à carreaux rouges et
blancs, sert midi et soir un repas familial. À l'intérieur, passé le bar en bois
massif derrière lequel sont exposées les bonnes bouteilles, on entre dans une
salle au décor suranné qui emprunte à l'auberge de campagne et à la
cuisine-salle à manger populaire.
Au Bourgogne, le patron s'appelle Maurice. Il regorge de petites histoires sur
le quartier qu'il débite en clignant des yeux, d'un air jouisseur. De temps en
temps, il va s'asseoir à une table d'habitués. Ce ne sont plus ceux d'avant, du
temps où les parents de Maurice tenaient l'hôtel-restaurant. La clientèle alors
était ouvrière. Mais « maintenant y a plus d'ouvriers, y a de l'étranger »
venu surtout d'outre-atlantique.
Et puis, il y a les gens du quartier, les moins jeunes avant 9 h du soir, les
plus jeunes après. On fait tables communes et quand c'est plein, on attend son
tour au bar. Et Maurice raconte : « On garde la mémoire des parents. On est
un peu obligé. Quand ils ont pris, on travaillait avec les clients de l'hôtel,
ouvriers des fabriques environnantes. On a réussi à arriver à l'aube de l'an
2 000 avec 39 chambres et un W-C. C'est quand même merveilleux ! Mais on va
bientôt faire une grande inauguration de W-C dans le restaurant. »
Il raconte les clients ordinaires et les clients célèbres, le tournage d'Un
dernier Tango à Paris et la rencontre avec Maria Schneider. Il raconte les
jeux d'enfants sur les péniches tirées à dos d'homme depuis Jaurès jusqu'à la
Seine ; les pêches miraculeuses d'où l'on rapportait des écrevisses et toutes
sortes d'objets jetés dans le canal; les tournées de billard dans le bistrot d'à
côté qui finissaient en tournée des bistrots (« les appartements étaient
petits et y avait pas la télé ») ; les histoires de noyés à la Simenon.
Et derrière ses rideaux à carreaux, tapi dans l'ombre de ce coin de rue, le
Bourgogne a su conserver l'atmosphère et l'esprit des lieux tout en s'adaptant à
la nouvelle population des rives du canal.
Annie Benveniste
(N° 12, Mai-juin 95)
Le Coin de verre
38, rue de Sambre-et-Meuse, 75010
Tél : 01.42.45.31.82
LE COIN DE VERRE est le seul lieu dont il vaudrait mieux taire l'adresse (rue
de Sambre-et-Meuse). C'est un refuge où l'on peut oublier définitivement (le
temps d'une soirée) que l'on est à Paris : feu de bois, bonnes bouteilles,
charcuteries et fromages de campagne constituent un cocktail étonnant. Pour peu
qu'Hugues, grand ordonnateur, soit en verve, vous aurez droit à une leçon
d'oenologie ou d'affinage de fromages.
Préférez les jours calmes (début de semaine), Hugues est plus disponible ; mais
il vaut mieux ne pas trop vanter son bistrot à vins, dès qu'il y a un peu trop
de monde, il en profite pour fermer et fiche le camp à la campagne, la vraie.
Le Delly's
5,rue des Deux-Gares, 75010
Tél : 01.40.34.90.74
Ouvert de 4h30 à 2h00
Rue des Deux-Gares, sur le trottoir de droite quand la boussole indique l'Est
et que vous venez de quitter le Nord, vous ne pouvez pas manquer « le Delly's ».
Si vos yeux ne suffisent pas à le localiser, aidez-vous de vos oreilles, la
musique vous indiquera le chemin. La tenue non correcte est exigée à l'entrée,
évitez le look jeune homme de bonne famille, vous aurez du mal à vous intégrer.
Ne la jouez pas non plus cadre débordé qui essaie de joindre une sécrétaire
virtuelle avec son Bi-Bop, ici ce n'est un bon plan. Intellos, écolos, si vous
recherchez un endroit calme pour dîner macro en philosophant de l'impact des
multinationales sur les indiens d'Amazonie, évitez ce bar. Ici, on boit
généralement des cocktails forts et les conversations sont moins dépressives.
Si vous arrivez avec le dernier CD enregistré par le copain de votre soeur,
demandez au patron de le passer, volume au maxi. C'est peut-être ici que la
réputation de votre beau-frère va éclater, c'est le top 50 de la rue. Vous
pouvez aussi disposer des murs pour faire connaître vos talents de photographe
ou dessinateur.
A partir de fin décembre, Kamel, le patron, recommence les soirées à thème. Si
vous avez des idées, même les plus folles, allez le voir. Dommage, j'ai loupé la
soirée « série TV », depuis mon adolescence je rêve de rencontrer madame Peel
pour jouer John Steed.
Après la nuit, arrive le jour, parfois brutalement avec le réveil qui vous sonne
d'aller au boulot. Au Delly's, à partir de 4h30, René peut vous servir un café.
Pour les croissants, frappez chez le boulanger à côté s'ils ne sont pas encore
livrés. Vous l'avez compris dans ce bistrot, la moyenne d'âge de la clientèle
est plutôt basse, sauf quand René passe de l'autre coté du comptoir pour devenir
un client comme les autres.
Gérald Masnada
(N° 14, jan.-fév. 96)
Le Galopin
34, rue Sainte-Marthe, 75010
Tél : 01.53.19.19.55
Depuis le printemps dernier, un restau-bistrot-tréteau s'est ouvert sur la
place Sainte Marthe : Le Galopin. Ce nom est à la fois une référence à la
boisson (un galopin = un ballon de bière) et aux polissons qui hantent notre
perception mythique de Paname.
Côté barbaque, c'est pas l'arnaque : le ventre trouve plaisir à émettre une
déglutition de qualité. Ca gargouille bien juste comme il faut, là où il faut,
et c'est un signe qui traduit la qualité et la fraîcheur des condiments. Côté
boissons, c'est sans crispation : ça fait du bien là où ça rentre et c'est tant
mieux. Enfin, certains soirs, ça chochotte délicatement dans les oreilles, quand
une bande de copains envoie des notes sur les murs et au plafond.
Donc, ambiance chaude et humide ! Dommage que la patronne soit parfois
légèrement froide et sèche. Quant au décor, il est franchement sympa : des
ardoises gribouillées à la craie, des bizarretés dans les recoins, et des
grandes vitres qui ouvrent sur la magnifique place Sainte-Marthe, la seule à
Paris qui ressemble à une place romaine.
Bien dans son esprit, bien dans son corps : quand on sort du Galopin, on a envie
de faire la galipette.
Benoît Pastisson
(N° 14, Jan.-fév. 96)
Chez Jeannette
47,rue du Faubourg-Saint-Denis, 75010
Tél : 01.47.70.30.89
À l'angle du Faubourg-Saint-Denis et de la rue d'Enghien se trouve un des
rares cafés parisiens ayant gardé des années cinquante le haut plafond aux
moulures préservées. Tout le quartier se retrouve ici : les commerçants et
vendeurs des magasins environnants, les habitants du quartiers, les livreurs,
les élèves d'une école de théâtre y ont élu domicile. La patronne se souvient
d'un passé glorieux, lorsque le Parisien avait sa rédaction juste à côté
et que les réunions se tenaient « Chez Jeannette ». Elle déplore que le quartier
ait bien changé depuis.
Au côté déjà multiculturel des années cinquante s'est ajoutée une population
d'immigration récente : les familles turques, kurdes, pakistanaises,
maghrébines, pour ne citer que les plus nombreuses. Même si ces populations ont
créé leur lieux propres, « Chez Jeannette » est un lieu où se croisent les
différentes cultures et couches sociales du quartier. On n'est pas surpris d'y
voir filmer l'interview d'une femme de couleur, ou d'apercevoir l'effervescence
habituelle d'un tournage dans le café même, ou de le découvrir dans un guide
autrichien des cafés les plus typiques de Paris. On y trouve actuellement ce
qu'on pourrait appeler une clientèle « ouverte », l'habitué y trouve autant sa
place que l'étranger - et c'est sans doute ce qui explique que l'on y tourne des
scènes de films - comme récemment dans « La croisade d'Anne Buridan » de
Judith Cahen et que « Vogue » et « Joyce » y ont fait des photos - « Chez
Jeannette » est un café dont on peut dire, comme de certains écrivains, que la
place qu'il prend dépasse les intentions dont il se réclame.
Renate Reismann
(N° 14, Jan.-fév. 96)
La Marine
55, quai de Valmy, 75010
Tél : 01.42.39.03.78 - 01.42.39.69.81
C'est nouveau. C'était un petit couscous de quartier où on avait ses habitudes, mais cela a été repris. À suivre…
Chez Papa
206 rue Lafayette, 75010
Tél : 01.42.09.53.87
Si les anciens bouillons du 10e ont perdu leur essence, l'ambiance populo-branchée se retrouve dans un restaurant ouvert seulement depuis un an à l'angle de la rue Lafayette et de la rue du faubourg Saint Martin : "Chez Papa" offre de nombreux plats du sud-ouest, notamment des escargots ou des cassagnoles qui chatouillent voluptueusement là où ça pourrait grattouiller amèrement. La douceur n'est pas seulement dans l'assiette, mais aussi dans l'addition, puisque midi et soir sont proposés des menus à 50 & 55 francs. C'est un restaurant idéal pour faire des rencontres, puisque, comme chez Chartier, les tables se partagent. L'endroit est toujours plein, donc assez bruyant. A éviter pour un tête à tête en amoureux transis.
B. Pastisson
(N° 10 - Jan.-fév. 95)
Le Paris-Dakar
Cuisine
sénégalaise
95, rue du Faubourg Saint-Martin, 75010
Tél. : 01.42.08.16.64
(ouvert jusqu'à 2 h du matin, fermé le lundi et vendredi midi)
Ne vous laissez pas impressionner par le maître des lieux (imposant), il vous
accueille avec le sourire, drapé dans son boubou coloré. Il vous expliquera que
son restaurant tente une synthèse harmonieuse entre la cuisine sénégalaise et la
cuisine française. C'est ce qu'il appelle « une synthèse gastronomique » ! Belle
leçon d'intégration donnée par ce cuisinier qui a fait son école hôtelière en
France.
La synthèse c'est une base traditionnelle (le point de départ est toujours un
plat authentique du pays) à laquelle est rajoutée deux éléments : des produits
d'une qualité souvent meilleure qu'au pays, et un effort particulier de
présentation des plats. « Pourquoi s'interdire », explique-t-il, « des produits
que l'on ne trouve pas au Sénégal, mais qui ne font qu'améliorer les plats du
pays ? Du reste, mes compatriotes qui viennent manger ici me le disent toujours,
on mange mieux au Paris-Dakar qu'à Dakar ! ».
L'assiette sénégalaise en entrée dispose harmonieusement des boulettes de
poisson, des pastels à pâte feuilletée, des Accra d'haricots. Les plats proposés
ensuite sont particulièrement copieux : cary de poulet (sauce très douce), thiou
à la viande (genre de sauté de boeuf, français précise le patron, préparé avec
une sauce à base de tomates et d'épices). Pour le plaisir des yeux, le riz est
disposé en pyramide dans votre assiette. Si vous êtes amateur de sensations
fortes, ajoutez à votre plat un peu de sauce pimentée : restez bien assis et
attendez que cela se calme, vous êtes, dixit le patron, transporté en quelques
secondes au coeur du Sénégal. Et vous le remerciez alors d'avoir, en ce qui
concerne les plats servis, su réaliser une synthèse gastronomique
multiculturelle plus abordable aux pauvres palais européens délicats que nous
sommes.
Le midi, formule à 59 F. Formule « clin d'oeil » à 99 F, menu africain à 149 F
et carte. Au bar du rez-de-chaussée, essayez les cocktails maison en regardant
des vidéos du pays.
Gustative LAPAPILLE
(N° 17, Automne 96)
La Patache
60, rue de Lancry, 75010
Tél : 01.42.08.14.35
Vous aurez droit au sourire calme et délicieusement triste de la serveuse du
moment. Vito, le patron du lieu a une allure plus débonnaire (tant que vous
ne tentez pas de tailler un bout de gras - ou même de maigre -, avec la
susdite).
Le vieux juke-box est une sacrée attraction, vous pourrez sélectionner Aimable,
Piaf ou Brel. Et dans le genre attraction, hormis la serveuse, le poêle en fonte
au milieu de la salle, l'hiver, c'est plutôt du genre fatal (l'attraction, pas
le poêle - ça réchauffe). Gardez cependant un minimum de distance - comme pour
la serveuse -, évitez quand même de vous assoir dessus.
Le Perroquet
50, rue de Lancry, 75010
Mme Simon a désormais rangé son tablier. Et il n'y a plus personne aux fourneaux.
Pour oublier que vous êtes à Paris : le midi, allez déjeuner "Au Perroquet" rue de Lancry (face à la rue Legouvé), Mme Simon vous sert une cuisine familiale (menu à 50 F boisson comprise !) dans une petite salle à manger. Ambiance de quartier, idéale pour y prendre des habitudes. Jean Grognognon y a les siennes, c'est un sacré connaisseur.
(N° 11 - Printemps 95)
La Soupière
12, rue Marie-et-Louise, 75010
Tél : 01.42.08.10.41
(Histoire terminée… on attend la suite)
Au printemps, Olivier, le "bar nocturne man" du canal s'est décidé à s'installer chez lui, après avoir sévi à la Patache, lancé les animations nocturnes à l'Atmosphère et Chez Adel. Il peut désormais mettre librement en pratique ses principes sur les bars de quartier, où tous et toutes, jeunes et vieux, peuvent se retrouver ensemble. Concerts, ambiance musicale et jeux de société se partagent le temps et l'espace.