Éditorial
Avant de partir en vacances, nous avons décidé de proposer des devoirs
de vacances à tout le monde, avec interrogation écrite ou orale à la rentrée :
Nous avons fait le point sur les diverses actions d'aménagement en cours ou en
attente dans les quartiers. L'idée est d'organiser, à la rentrée, un débat ou de
développer un dossier sur ce thème dans un prochain numéro.
Il n'y aura pas de brocante de La Gazette cette année : tristesse
(voir ci-contre). L'équipe est bien occupée par le journal et
beaucoup ont des activités associatives multiples (non au cumul des mandats).
À l'heure où vous lirez ces lignes, les élections seront passées. Nous ne savons
donc pas le nom de notre nouveau député, mais ce numéro restera un bon outil pour
évaluer le suivi des dossiers par le futur député. La Gazette sera là pour
marquer l'état de la vie politique et des engagements.
Les écrits restent.
La brocante de La Gazette en sommeil pour 97
La brocante de La Gazette du canal n'aura pas lieu cette année.
Plusieurs raisons nous ont conduit à prendre avec regret cette décision.
Les difficultés pour en obtenir l'autorisation, les restrictions posées
par la Ville et le soutien peu énergique des élus en est une non négligeable.
Toujours devoir poser le rapport de force, même pour les sujets les plus
festifs et consensuels demande une sacrée énergie qui nous manque un peu
actuellement.
Le réaménagement des berges pose de plus un problème technique
de circulation et demande une réflexion sur les modalités d'organisation.
Le nombre d'appels des habitants du quartiers voulant connaître la date
de l'édition de cette année et leur déception à l'annonce de son annulation
nous confortent dans l'idée que c'est une manifestation fondamentale pour
la vie du quartier.
Les participants des années précédentes seront avisés
par courrier de la date de l'édition 98. Les autres trouveront sur notre
boîte vocale (au 01 48 78 26 85) les informations sur
l'évolution de la situation.
Merci à tous ceux, nombreux, qui nous ont
appelé et ont manifesté leur soutien.
Aménager le 10e
Lors des derniers conseils d'arrondissement (CA), plusieurs options d'aménagement ont été débatues : berges du canal Saint-Martin, terrains occupés par l'hôpital Saint-Lazare, aménagement des Grands boulevards, jardin Villemin, utilisation des parcelles expropriées dans le cadre de la création de la ligne EOLE ; de plus, le gouvernement a proposé d'affecter le couvent des Récollets, etc. Qu'en est-il ?
Le canal Saint-Martin
Après avoir été menacé de disparition par un projet routier, ses berges ont été transformées en lieu de promenade. Un voeu du CA du 10 mars 1997, adopté à l'unanimité, propose : " Il convient d'engager une réflexion pour que les établissements "Point P CIMA" qui occupent un bâtiment municipal dont la concession arrivera à terme le 1er juillet 1999, transfèrent leurs activités à cette date et libèrent la place. Ce site pourrait devenir un lieu d'accueil et d'animation pour les jeunes du 10e arrondissement. " Une demande donc pour que cette partie du canal, une des seules à ne pas l'avoir été, soit réaménagée. Cependant, le Point P devrait être relogé à proximité. Un – si ce n'est le dernier – exemple de l'activité industrielle des berges du canal pourrait disparaître au profit d'activités de loisir.
L'hôpital Saint-Lazare
La Ville est propriétaire du terrain de 10 300 m2 occupé actuellement par l'hôpital Saint-Lazare, la préfecture de police et l'INSERM. Ce terrain, proche du square Alban-Satragne, sera bientôt rendu libre par le départ de ces services et son devenir a lui aussi fait l'objet d'un voeu au conseil d'arrondissement : " […]il est essentiel de rechercher un projet ouvert sur le quartier en ayant une approche globale qui ne se limite pas à ces seuls 10 300 m2 […]Il est nécessaire qu'il y ait une véritable restructuration de ces îlots et qu'elle s'inspire des réflexions menées sur le périmètre du DSU. "
Parmi les propositions, on note :
- créer des circulations piétonnes,
- prévoir des équipements publics (crêche ou halte-garderie, résidence pour personnes agées avec section médicalisée, accueil scolaire, centre d'animation culturelle et sportive et une maison des associations),
- soutenir la réhabilitation des immeubles anciens,
- créer un espace vert à l'arrière des bâtiments,
- agrandir le square Alban-Satragne,
- créer une pépinière d'entreprises.
Pour ces deux voeux, il faut noter qu'à la demande de M. Marcus, la phrase " qu'aucune décision ne soit prise sur un projet qui n'aurait pas l'assentiment des élus, des associations et des habitants du 10e " a été retirée des voeux initiaux et a fait pour ce motif l'objet de deux voeux séparés pour lesquels les élus de droite ont refusé de prendre part au vote (ces deux derniers voeux adoptés à l'unanimité des élus de gauche).
Les Grands boulevards
Le projet de " revalorisation " des Grands boulevards de la République à la Madeleine a été adopté par le conseil de Paris du 3 mars 1997 (La Gazette n° 19).
La " maison des Grands boulevards " sera située 5 bis, boulevard des Italiens. Prévue à l'origine du projet, " cette antenne permettra de recueillir les attentes, les préoccupations et les propositions des habitants riverains et des autres Parisiens. Un fonctionnaire municipal qualifié sera présent sur place pour mieux prendre en compte ces demandes et en transmettre la synthèse au comité des Grands boulevards. "
Une structure qui permet aux habitants du 10e et des autres arrondissements de s'exprimer sur ce projet. Rappelons que, dans le cadre de la politique de la ville dont l'enjeu est aussi important mais plus social, une structure de concertation de ce type n'est toujours pas prévue.
Jardin Villemin
Après les manifestations des habitants et des élus, les travaux de construction des immeubles d'habitation prévus en bordure de la rue des Récollets et du jardin sont toujours arrêtés.
En réponse à une question orale au conseil de Paris, l'Hôtel de ville précise : " Le 11 février 1997, le chantier connaissait un début de mise en oeuvre […] Le maire de Paris a donc immédiatement demandé à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris et à la SINVIM l'arrêt immédiat de celui-ci afin de procéder à un réexamen de l'opération qui interviendra dans un délai maximum de 2 mois et tiendra compte des nouvelles orientations en matière d'urbanisme et de la volonté d'améliorer le cadre de vie des Parisiens. "
Deux mois plus tard, ce réexamen, non plus que la concertation prévue avec les élus, les associations et les habitants n'ont toujours pas vu le jour !
Il semble toutefois que l'on s'oriente vers l'agrandissement du jardin et la construction d'un seul nouvel immeuble d'habitation entre les deux existants déjà en bordure de la rue des Récollets.
Le couvent des Récollets
Le ministère de la Culture pourrait récupérer le bâtiment, toujours à l'abandon et dont la réhabilitation est estimée à 80 millions de F, pour y reloger la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) qui devra prochaînement libérer ses locaux du Grand Palais pour cause de rénovation.
Un nième avatar après tant d'autres projets avortés (hôtel, école d'architecture, logements sociaux et ateliers d'artistes, …)
Un projet qui se heurte dès sa naissance à plusieurs obstacles :
- la concurrence d'un autre site envisagé sur la ZAC Paris rive gauche qui reste désepérément vide,
- le transfert de la propriété du ministère de l'équipement au ministère de la Culture,
- le financement,
- l'avis des habitants.
EOLE
Dans le cadre du projet EOLE et de la création de la gare Magenta, la SNCF a acquis trois parcelles rue du Faubourg-Saint-Denis (aux 162, 172-174 et 206) et a démoli les immeubles qui y étaient édifiés. Or après s'être engagé initialement à consulter la ville de Paris sur l'utilisation de ces parcelles, la SNCF avait déjà pris contact avec des promoteurs. À l'unanimité, le conseil d'arrondis-sement (séance du 14 avril 1997) a adopté ce voeu :
" […] Considérant les besoins importants de ce quartier en matière d'espaces verts et d'équipements publics, considérant le principe selon lequel la SNCF est un service public financé sur fonds publics, le conseil d'arrondissement demande que le maire de Paris engage tous les contacts avec la SNCF en vue de la cession par cette dernière desdits terrains à la ville […] "
Habitat dégradé ou insalubre
À l'exception des secteurs rénovés, la part des logements sans confort est supérieure à 20 % dans l'ensemble de l'arrondissement. Certains secteurs sont plus particulièrement touchés où ce taux dépasse 30 %.
Un de ces secteurs, celui de Saint-Louis-Sainte-Marthe est déjà en opération programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH). Une autre OPAH est prévue dans les quartiers des portes, à l'intérieur du périmètre DSU. Elle doit avoir un périmètre assez étendu pour couvrir l'ensemble des immeubles où le manque de confort est flagrant (cf. plan) et ne saurait se limiter au périmètre des passages comme certains le préconisent.
Deux immeubles dont nous avons déjà évoqué la situation dans nos colonnes méritent une intervention d'extrême urgence (exiguïté, insalubrité, saturnisme, état très dégradé…) : le premier, au 59, rue de Lancry, appartient à la ville et le second, au 5/7, rue Jacques-Louvel-Tessier, à des propriétaires privés. Pour ces deux immeubles, des associations proposent des projets réalistes de réhabilitation et de relogement sur place de la majorité des habitants. Malheureusement, ces deux dossiers traînent en longueur.
En débattre ?
Piétonisation du bas de la rue du Faubourg-Saint-Martin, création de quartiers tranquilles, couverture des voies ferrées, aménagement des abords des gares… Autant d'autres projets qui sont dans l'air du temps, parfois depuis longtemps.
La réalisation éventuelle de certains de ces aménagements ne saurait être sans conséquences ; par exemple sur " le prix du mètre carré ", l'évolution sociologique de la population du 10e, … Autant d'éléments aussi de réflexion.
Vous pouvez faire connaître votre point de vue à La Gazette. L'opinion de nos lecteurs sur ces aménagements et leurs conséquences pourrait faire l'objet d'une tribune libre ou d'un dossier consacré à l'urbanisme dans un prochain numéro. Une réunion publique pourrait également être organisée sur ce thème à la rentrée, à moins que la mairie du 10e ne décide d'y consacrer un ou plusieurs CICA prochainement.
Jean Marandon
Élections législatives anticipées
des 25 mai et 1er
juin 1997
Les précédentes élections législatives ont eu lieu en mars 1993. 276 candidats se présentaient alors devant les électeurs parisiens dont 13 dans le 10e arrondissement (5e circonscription de Paris, dont le périmètre correspond exactement à celui du 10e , cas unique dans Paris).
En 1997, on compte 426 candidats à Paris, dont 20 dans le 10e. Le nombre de candidatures a été multiplié par 1,5 (+54 %) tant au niveau parisien qu'au niveau de l'arrondissement.
Vous trouverez ci-contre la liste, classée dans l'ordre alphabétique, des candidats se présentant dans le 10e :
La date de parution de La Gazette coïncide avec celles des élections. Nous avons donc laissé deux colonnes libres afin que vous puissiez y reporter les résultats des deux tours de scrutin.
Parti | Candidat | Suppléant | 1er tour | 2nd tour |
Génération écologie |
Barbey Dorine |
Péraud Renée |
1,80 % | |
Parti humaniste 1 |
Boussac Dominique |
Di Tommaso Vincent |
0,26 % | |
Lutte ouvrière |
Cauquel Chantal |
Mocher Daniel |
3,06 % | |
Initiative républicaine |
Chauvin Christine |
Grimaldi Claire |
0,42 % | |
Parti socialiste |
Dreyfus Tony |
Ottaway Michel |
29,68 % | X |
Les Verts | Dubarry Véronique |
Sagne Jean |
5,39 % | |
Mvt écolog. indépendant |
Hamade Khaldoun |
Billaud Eugène |
0,45 % | |
PNR 2 | Hautbois Arnaud |
Bougon Max |
0,41 % | |
Union pour la sem. de 4 jrs |
Larrouturou Pierre |
Thoreton Jean-Luc |
1,45 % | |
PCF | Léonard Dominique |
Gosselin Nathalie |
6,64 % | |
MDC | Maldonado Jean-Marc |
Raban Anne |
1,87 % | |
RPR-UDF | Marcus* Claude-Gérard |
Le Nagat Guillaume |
31,07 % | X |
Nouveaux écologistes 3 |
Mariner Hélène |
Bruchou Magali |
0,47 % | |
Écologie citoyenne |
Payoux Michel |
Le Goff Armelle |
0,59 % | |
Parti des travailleurs |
Picco Pascal |
Bossut née Delamotte Nicole |
0,45 % | |
LDI+MPF+CNI 4 | Quesson Bernard |
Ginoux Defremont née Dequet, Béatrice |
1,91 % | |
MDR | Schemla Patrick |
Barthe née Parizot Jeanine |
0,26 % | |
EGALE 5 | Scherer Sylvie |
Brard Philippe |
2,14 % | |
FN | Vidal dite Monestier Françoise |
Bourliot Marcel |
11,64 % | |
Div. D | Vincent Thierry |
Durand Franck |
0,03 % |
1 - Le Parti humaniste est considéré comme une secte (cf. rapport de l'Assemblée nationale sur les sectes).
2 - Parti national républicain (ext.D.)
3 - Nouveaux écologistes du rassemblement Nature et animaux.
4 - La droite indépendante, Mouvement pour la France, Centre national des indépendants
5 - Ensemble pour une gauche alternative et écologiste (AREV+CAP+LCR)
* Député sortant.
La multiplicité des candidatures influera-t-elle sur le scrutin ?
Nous vous en laissons juger, mais vous livrons cependant les éléments de réflexion
suivants.
Élections législatives
(2nd tour - 28 mars 1993)
Élections municipales
(2nd tour - 18 juin 1995)
Pour pouvoir se maintenir au second tour avec les deux premiers du premier tour, un candidat doit faire plus de 12,5 % des inscrits. Si le taux d'abstention approche les 40 %, cela signifie que seuls les candidats qui ont obtenu plus de 20 % des voix au premier tour pourront se maintenir au second. Ce qui laisse la forte probabilité à un duel.
Pronostic
Ne reculant devant aucun sacrifice, l'équipe de La Gazette a décidé de mettre en oeuvre absolument tous les moyens dont elle dispose pour vous livrer dans ce numéro le nom de notre prochain député, car nous pensions devoir cela à nos lecteurs. Comme notre bouclage s'est fait au moment du premier tour et que notre parution se fera au lendemain du second tour, vous comprenez le problème qui se posait à nous. Mais il est de notre devoir d'être les premiers sur l'actualité. La méthode très scientifique que nous avons appliquée, mélange de techniques statistiques très élaborées, d'analyse d'experts, de magie africaine et de poudre de perlimpimpin (sans oublier l'escroc qui nous a promis l'encre antipathique qui se révélerait toute seule le 2 juin), cette méthode, donc, nous permet avec une quasi certitude d'annoncer que votre député est, à l'heure où vous lisez ces lignes :