La Gazette du Canal n° 20 - Actu

(été 1997)

Le journal de tout le 10e arrondissement de Paris

Éditorial

Avant de partir en vacances, nous avons décidé de proposer des devoirs de vacances à tout le monde, avec interrogation écrite ou orale à la rentrée :
Nous avons fait le point sur les diverses actions d'aménagement en cours ou en attente dans les quartiers. L'idée est d'organiser, à la rentrée, un débat ou de développer un dossier sur ce thème dans un prochain numéro.
Il n'y aura pas de brocante de La Gazette cette année : tristesse (voir ci-contre). L'équipe est bien occupée par le journal et beaucoup ont des activités associatives multiples (non au cumul des mandats).
À l'heure où vous lirez ces lignes, les élections seront passées. Nous ne savons donc pas le nom de notre nouveau député, mais ce numéro restera un bon outil pour évaluer le suivi des dossiers par le futur député. La Gazette sera là pour marquer l'état de la vie politique et des engagements.
Les écrits restent.



La brocante de La Gazette en sommeil pour 97

La brocante de La Gazette du canal n'aura pas lieu cette année. Plusieurs raisons nous ont conduit à prendre avec regret cette décision.
Les difficultés pour en obtenir l'autorisation, les restrictions posées par la Ville et le soutien peu énergique des élus en est une non négligeable. Toujours devoir poser le rapport de force, même pour les sujets les plus festifs et consensuels demande une sacrée énergie qui nous manque un peu actuellement.
Le réaménagement des berges pose de plus un problème technique de circulation et demande une réflexion sur les modalités d'organisation.
Le nombre d'appels des habitants du quartiers voulant connaître la date de l'édition de cette année et leur déception à l'annonce de son annulation nous confortent dans l'idée que c'est une manifestation fondamentale pour la vie du quartier.
Les participants des années précédentes seront avisés par courrier de la date de l'édition 98. Les autres trouveront sur notre boîte vocale (au 01 48 78 26 85) les informations sur l'évolution de la situation.
Merci à tous ceux, nombreux, qui nous ont appelé et ont manifesté leur soutien.



Aménager le 10e

Lors des derniers conseils d'arrondissement (CA), plusieurs options d'aménagement ont été débatues : berges du canal Saint-Martin, terrains occupés par l'hôpital Saint-Lazare, aménagement des Grands boulevards, jardin Villemin, utilisation des parcelles expropriées dans le cadre de la création de la ligne EOLE ; de plus, le gouvernement a proposé d'affecter le couvent des Récollets, etc. Qu'en est-il ?

Le canal Saint-Martin

Après avoir été menacé de disparition par un projet routier, ses berges ont été transformées en lieu de promenade. Un voeu du CA du 10 mars 1997, adopté à l'unanimité, propose : " Il convient d'engager une réflexion pour que les établissements "Point P CIMA" qui occupent un bâtiment municipal dont la concession arrivera à terme le 1er juillet 1999, transfèrent leurs activités à cette date et libèrent la place. Ce site pourrait devenir un lieu d'accueil et d'animation pour les jeunes du 10e arrondissement. " Une demande donc pour que cette partie du canal, une des seules à ne pas l'avoir été, soit réaménagée. Cependant, le Point P devrait être relogé à proximité. Un – si ce n'est le dernier – exemple de l'activité industrielle des berges du canal pourrait disparaître au profit d'activités de loisir.

L'hôpital Saint-Lazare

La Ville est propriétaire du terrain de 10 300 m2 occupé actuellement par l'hôpital Saint-Lazare, la préfecture de police et l'INSERM. Ce terrain, proche du square Alban-Satragne, sera bientôt rendu libre par le départ de ces services et son devenir a lui aussi fait l'objet d'un voeu au conseil d'arrondissement : " […]il est essentiel de rechercher un projet ouvert sur le quartier en ayant une approche globale qui ne se limite pas à ces seuls 10 300 m2 […]Il est nécessaire qu'il y ait une véritable restructuration de ces îlots et qu'elle s'inspire des réflexions menées sur le périmètre du DSU. "

Parmi les propositions, on note :

- créer des circulations piétonnes,

- prévoir des équipements publics (crêche ou halte-garderie, résidence pour personnes agées avec section médicalisée, accueil scolaire, centre d'animation culturelle et sportive et une maison des associations),

- soutenir la réhabilitation des immeubles anciens,

- créer un espace vert à l'arrière des bâtiments,

- agrandir le square Alban-Satragne,

- créer une pépinière d'entreprises.

Pour ces deux voeux, il faut noter qu'à la demande de M. Marcus, la phrase " qu'aucune décision ne soit prise sur un projet qui n'aurait pas l'assentiment des élus, des associations et des habitants du 10e " a été retirée des voeux initiaux et a fait pour ce motif l'objet de deux voeux séparés pour lesquels les élus de droite ont refusé de prendre part au vote (ces deux derniers voeux adoptés à l'unanimité des élus de gauche).

Les Grands boulevards

Le projet de " revalorisation " des Grands boulevards de la République à la Madeleine a été adopté par le conseil de Paris du 3 mars 1997 (La Gazette n° 19).

La " maison des Grands boulevards " sera située 5 bis, boulevard des Italiens. Prévue à l'origine du projet, " cette antenne permettra de recueillir les attentes, les préoccupations et les propositions des habitants riverains et des autres Parisiens. Un fonctionnaire municipal qualifié sera présent sur place pour mieux prendre en compte ces demandes et en transmettre la synthèse au comité des Grands boulevards. "

Une structure qui permet aux habitants du 10e et des autres arrondissements de s'exprimer sur ce projet. Rappelons que, dans le cadre de la politique de la ville dont l'enjeu est aussi important mais plus social, une structure de concertation de ce type n'est toujours pas prévue.

Jardin Villemin

Après les manifestations des habitants et des élus, les travaux de construction des immeubles d'habitation prévus en bordure de la rue des Récollets et du jardin sont toujours arrêtés.

En réponse à une question orale au conseil de Paris, l'Hôtel de ville précise : " Le 11 février 1997, le chantier connaissait un début de mise en oeuvre […] Le maire de Paris a donc immédiatement demandé à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris et à la SINVIM l'arrêt immédiat de celui-ci afin de procéder à un réexamen de l'opération qui interviendra dans un délai maximum de 2 mois et tiendra compte des nouvelles orientations en matière d'urbanisme et de la volonté d'améliorer le cadre de vie des Parisiens. "

Deux mois plus tard, ce réexamen, non plus que la concertation prévue avec les élus, les associations et les habitants n'ont toujours pas vu le jour  !

Il semble toutefois que l'on s'oriente vers l'agrandissement du jardin et la construction d'un seul nouvel immeuble d'habitation entre les deux existants déjà en bordure de la rue des Récollets.

Le couvent des Récollets

Le ministère de la Culture pourrait récupérer le bâtiment, toujours à l'abandon et dont la réhabilitation est estimée à 80 millions de F, pour y reloger la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) qui devra prochaînement libérer ses locaux du Grand Palais pour cause de rénovation.

Un nième avatar après tant d'autres projets avortés (hôtel, école d'architecture, logements sociaux et ateliers d'artistes, …)

Un projet qui se heurte dès sa naissance à plusieurs obstacles :

- la concurrence d'un autre site envisagé sur la ZAC Paris rive gauche qui reste désepérément vide,

- le transfert de la propriété du ministère de l'équipement au ministère de la Culture,

- le financement,

- l'avis des habitants.

EOLE

Dans le cadre du projet EOLE et de la création de la gare Magenta, la SNCF a acquis trois parcelles rue du Faubourg-Saint-Denis (aux 162, 172-174 et 206) et a démoli les immeubles qui y étaient édifiés. Or après s'être engagé initialement à consulter la ville de Paris sur l'utilisation de ces parcelles, la SNCF avait déjà pris contact avec des promoteurs. À l'unanimité, le conseil d'arrondis-sement (séance du 14 avril 1997) a adopté ce voeu :

" […] Considérant les besoins importants de ce quartier en matière d'espaces verts et d'équipements publics, considérant le principe selon lequel la SNCF est un service public financé sur fonds publics, le conseil d'arrondissement demande que le maire de Paris engage tous les contacts avec la SNCF en vue de la cession par cette dernière desdits terrains à la ville […] "

Habitat dégradé ou insalubre

À l'exception des secteurs rénovés, la part des logements sans confort est supérieure à 20 % dans l'ensemble de l'arrondissement. Certains secteurs sont plus particulièrement touchés où ce taux dépasse 30 %.

Un de ces secteurs, celui de Saint-Louis-Sainte-Marthe est déjà en opération programmée d'amélioration de l'habitat (OPAH). Une autre OPAH est prévue dans les quartiers des portes, à l'intérieur du périmètre DSU. Elle doit avoir un périmètre assez étendu pour couvrir l'ensemble des immeubles où le manque de confort est flagrant (cf. plan) et ne saurait se limiter au périmètre des passages comme certains le préconisent.

Deux immeubles dont nous avons déjà évoqué la situation dans nos colonnes méritent une intervention d'extrême urgence (exiguïté, insalubrité, saturnisme, état très dégradé…) : le premier, au 59, rue de Lancry, appartient à la ville et le second, au 5/7, rue Jacques-Louvel-Tessier, à des propriétaires privés. Pour ces deux immeubles, des associations proposent des projets réalistes de réhabilitation et de relogement sur place de la majorité des habitants. Malheureusement, ces deux dossiers traînent en longueur.

En débattre ?

Piétonisation du bas de la rue du Faubourg-Saint-Martin, création de quartiers tranquilles, couverture des voies ferrées, aménagement des abords des gares… Autant d'autres projets qui sont dans l'air du temps, parfois depuis longtemps.

La réalisation éventuelle de certains de ces aménagements ne saurait être sans conséquences ; par exemple sur " le prix du mètre carré ", l'évolution sociologique de la population du 10e, … Autant d'éléments aussi de réflexion.

Vous pouvez faire connaître votre point de vue à La Gazette. L'opinion de nos lecteurs sur ces aménagements et leurs conséquences pourrait faire l'objet d'une tribune libre ou d'un dossier consacré à l'urbanisme dans un prochain numéro. Une réunion publique pourrait également être organisée sur ce thème à la rentrée, à moins que la mairie du 10e ne décide d'y consacrer un ou plusieurs CICA prochainement.

Jean Marandon



Élections législatives anticipées
des 25 mai et 1er juin 1997

Les précédentes élections législatives ont eu lieu en mars 1993. 276 candidats se présentaient alors devant les électeurs parisiens dont 13 dans le 10e arrondissement (5e circonscription de Paris, dont le périmètre correspond exactement à celui du 10e , cas unique dans Paris).

En 1997, on compte 426 candidats à Paris, dont 20 dans le 10e. Le nombre de candidatures a été multiplié par 1,5 (+54 %) tant au niveau parisien qu'au niveau de l'arrondissement.

Vous trouverez ci-contre la liste, classée dans l'ordre alphabétique, des candidats se présentant dans le 10e :

La date de parution de La Gazette coïncide avec celles des élections. Nous avons donc laissé deux colonnes libres afin que vous puissiez y reporter les résultats des deux tours de scrutin.

Parti Candidat  Suppléant 1er tour 2nd tour
Génération
écologie
Barbey
Dorine
Péraud
Renée
1,80 %  
Parti
humaniste 1
Boussac
Dominique
Di Tommaso
Vincent
0,26 %  
Lutte
ouvrière
Cauquel
Chantal
Mocher
Daniel
3,06 %  
Initiative
républicaine
Chauvin
Christine
Grimaldi
Claire
0,42 %  
Parti
socialiste
Dreyfus
Tony
Ottaway
Michel
29,68 % X
Les Verts Dubarry
Véronique
Sagne
Jean
5,39 %  
Mvt écolog.
indépendant
Hamade
Khaldoun
Billaud
Eugène
0,45 %  
PNR 2 Hautbois
Arnaud
Bougon
Max
0,41 %  
Union pour la
sem. de 4 jrs
Larrouturou
Pierre
Thoreton
Jean-Luc
1,45 %  
PCF Léonard
Dominique
Gosselin
Nathalie
6,64 %  
MDC Maldonado
Jean-Marc
Raban
Anne
1,87 %  
RPR-UDF Marcus*
Claude-Gérard
Le Nagat
Guillaume
31,07 % X
Nouveaux
écologistes 3
Mariner
Hélène
Bruchou
Magali
0,47 %  
Écologie
citoyenne
Payoux
Michel
Le Goff
Armelle
0,59 %  
Parti des
travailleurs
Picco
Pascal
Bossut née Delamotte
Nicole
0,45 %  
LDI+MPF+CNI 4 Quesson
Bernard
Ginoux Defremont
née Dequet, Béatrice
1,91 %  
MDR Schemla
Patrick
Barthe née Parizot
Jeanine
0,26 %  
EGALE 5 Scherer
Sylvie
Brard
Philippe
2,14 %  
FN Vidal dite Monestier
Françoise
Bourliot
Marcel
11,64 %  
Div. D Vincent
Thierry
Durand
Franck 
0,03 %  

1 - Le Parti humaniste est considéré comme une secte (cf. rapport de l'Assemblée nationale sur les sectes).
2 - Parti national républicain (ext.D.)
3 - Nouveaux écologistes du rassemblement Nature et animaux.
4 - La droite indépendante, Mouvement pour la France, Centre national des indépendants
5 - Ensemble pour une gauche alternative et écologiste (AREV+CAP+LCR)
* Député sortant.

La multiplicité des candidatures influera-t-elle sur le scrutin ?
Nous vous en laissons juger, mais vous livrons cependant les éléments de réflexion suivants.

28 mars 1993
Élections législatives
(2nd tour - 28 mars 1993)

18 juin 1995
Élections municipales
(2nd tour - 18 juin 1995)

Pour pouvoir se maintenir au second tour avec les deux premiers du premier tour, un candidat doit faire plus de 12,5 % des inscrits. Si le taux d'abstention approche les 40 %, cela signifie que seuls les candidats qui ont obtenu plus de 20 % des voix au premier tour pourront se maintenir au second. Ce qui laisse la forte probabilité à un duel.

Pronostic

Ne reculant devant aucun sacrifice, l'équipe de La Gazette a décidé de mettre en oeuvre absolument tous les moyens dont elle dispose pour vous livrer dans ce numéro le nom de notre prochain député, car nous pensions devoir cela à nos lecteurs. Comme notre bouclage s'est fait au moment du premier tour et que notre parution se fera au lendemain du second tour, vous comprenez le problème qui se posait à nous. Mais il est de notre devoir d'être les premiers sur l'actualité. La méthode très scientifique que nous avons appliquée, mélange de techniques statistiques très élaborées, d'analyse d'experts, de magie africaine et de poudre de perlimpimpin (sans oublier l'escroc qui nous a promis l'encre antipathique qui se révélerait toute seule le 2 juin), cette méthode, donc, nous permet avec une quasi certitude d'annoncer que votre député est, à l'heure où vous lisez ces lignes :

On avait deviné !