La Gazette du Canal n° 21 - Actu

(automne 1997)

Le journal de tout le 10e arrondissement de Paris

Éditorial

Le succès remporté par l'ensemble des manifestations qui se sont déroulées en cette fin d'été sur le canal et dans les rues du quartier, servies par le beau temps, nous montrent que la décision de la mairie de Paris d'interrompre l'opération canal piéton entre novembre et fin mars, est une aberration. Même s'ils sont moins nombreux en hiver, les habitants du 10e aiment se promener dans des espaces calmes et sans voiture.
Le pic de pollution du 30 septembre dernier et la discipline citoyenne des automobilistes saluée unanimement montrent que l'opinion est encore une fois en avance sur l'immobilisme et la frilosité des politiques. Les restrictions de la circulation semblent acceptées quand elle paraissent justifiées.
Alors, à quand une grande opération « le 10e sans voitures » ?



Trois bâtiments déshérités

Couvent des Récollets – propriétaire : l'État
59, rue de Lancry – propriétaire : la ville de Paris
5/7, rue Jacques-Louvel-Tessier – propriétaires : privés
Trois propriétaires de nature très différente, des destins presque parallèles. Le couvent, près de la gare de l'Est, est en partie inscrit à l'inventaire des monuments historiques ; le 59 et le 5/7 sont deux immeubles d'habitation.

L'école d'architecture installée dans le couvent a été évacuée pour raisons de sécurité en 1990. Le 59 et le 5/7 ont fait l'objet d'arrêtés de péril, d'insalubrité, et même pour le 5/7, d'une interdiction d'habiter en 1997. Points communs inquiétants pour des immeubles qui sont une tache honteuse dans le patrimoine du 10e. La seule solution envisagée jusqu'à présent par la puissance publique semble bien avoir été l'attente d'un pourrissement définitif et de ses conséquences inéluctables. Où en sommes-nous aujourd'hui ? Nous pensons tous que des solutions satisfaisantes socialement, humainement et urbanistiquement doivent être dégagées rapidement, tant qu'il en est encore temps.

Causes du pourrissement

Les deux propriétaires privée, fortement majoritaires, des 59 et 5/7 n'ont plus entretenu leurs immeubles, en abandonnant même complètement la gestion (au 5/7, la dette actuelle auprès de la Compagnie des eaux est de 450 000 F), au point de ne plus percevoir les loyers.
La Ville de Paris a acquis, en 1987, la majorité des lots du 59, mais la situation ne s'est pas améliorée pour autant.

Les services de l'État, propriétaires du couvent ont concocté plusieurs projets d'affectation, mais, se retranchant peut-être derrière l'attente d'un projet viable, n'ont pas entretenu la vénérable bâtisse, les projets se succédant sans qu'aucun n'aboutisse.

Dans les trois cas, la responsabilité des propriétaires successifs est lourde.

État actuel

Les toitures et/ou les gouttières des trois immeubles sont en très mauvais état, les canalisations sont fuyardes et ne remplissent plus leurs fonctions. Des baies largement ouvertes du couvent et du 59 permettent aux pigeons d'entrer librement, d'y nicher et fienter.

Les dégâts des eaux répétés ont considérablement affaibli la structure des trois bâtiments. Cette dégradation est aggravée par les venues d'eau de toutes natures qui minent un sous-sol fragile composé de remblais. Des tassements différentiels et de nombreuses fissures en sont la conséquence.

La construction en cours d'une école sur une parcelle jouxtant le 59 ne peut qu'accentuer dangereusement le phénomène si aucune mesure conservatoire n'est prise.

Seuls de nombreux étais permettent la sauvegarde temporaire des trois bâtiments.

À ceci, il faut ajouter quelques incendies dont le plus remarqué fut celui, en 1992, d'une partie de la charpente du couvent.

État d'occupation

Vide depuis 1992, le couvent est à nouveau occupé, depuis peu, par quelques uns de ses anciens anges, réapparus « pour que les projets culturels aboutissent ».

Le 5/7 est habité par 100 personnes isolées et 65 familles, au total 350 personnes (220 adultes et 130 enfants).

Au 59 résident 12 personnes isolées et 23 familles soit au total 75 personnes (35 adultes et 40 enfants).

Conditions de vie des résidents

Si les anges de Récollets sont par nature (ou par définition ?) célestes ou presque, les conditions de vie des 170 enfants et 255 adultes dans les bâtiments insalubres du 59 et du 5/7 sont déplorables : promiscuité de parents et des enfants, pièces d'habitations exiguës (souvent une pièce unique pour une famille) ; parties communes peu ou pas entretenues ; absence totale d'éléments de confort ; WC communs sur les paliers ; fuites multiples ; saturnisme (intoxication par le plomb des vieilles peintures) ; circulation entre les étais…

Intégration sociale

Si le 10e a une vocation européenne, due à la présence sur son territoire des gares de l'Est et du Nord, il a aussi une vocation beaucoup plus internationale, tournée vers l'Afrique et l'Asie (est-ce dû à la proximité des aéroports ?) et quelques personnes de plus ou de moins dans ce flot cosmopolite ne devraient guère se remarquer, c'est pourquoi peut-être les relations de voisinage sont assez courtoises.

Les enfants sont normalement scolarisés, cependant, les habitants du 59 se sont vu longtemps refuser l'inscription, à la mairie du 10e, de leurs demandes de logement et les résidents du 5/7 ont, jusqu'à peu, été abandonnés par les travailleurs sociaux (AS, PMI, …) même la police aurait refusé d'y intervenir lorsque nécessaire.

Seules les interventions répétées des associations ont permis de remédier, jusqu'à un certain point, à cet abandon social.

Intégration urbaine

Fondé en 1604, le couvent des Récollets est un des monuments les plus anciens du 10e. Malheureusement amputé – la moitié du cloître a été détruite lors de l'agrandissement de la gare de l'Est au début de ce siècle – il a cependant été inscrit en 1975 (façade, toiture, chapelle et escalier d'honneur) à l'inventaire des monuments historiques en raison de l'intérêt qu'il présente.

F. Loyer, dans une étude, « Paris XIXe siècle, l'immeuble et l'espace urbain », réalisée par l'APUR (Atelier parisien d'urbanisme), classe le 59 dans la liste des immeubles contribuant à des alignements de façade intéressants dans la rue de Lancry.

Tant pour le couvent, avec ses façades tournées l'une vers la gare de l'Est, l'autre vers le jardin Villemin, que pour le 59, situé à l'angle de deux rues, l'intérêt urbain est évident.

L'avenir

Au gré de la mobilisation des associations et des circonstances politiques, l'attitude des pouvoirs publics, des élus (et même des associations) fluctue : projet, oubli, projet nouveau, positions radicales, beaucoup moins fortes, voire même très floues… ou inversement.

Immeuble par immeuble, examinons les positions de chacune des parties et les possibilités de solutions envisageables à partir de la situation actuelle.

5/7, rue Jacques-Louvel-Tessier

Deux associations travaillent au devenir de l'immeuble et de ses habitants : SOS 5/7 et 5/7 Autrement. La première regroupe les habitants de l'immeuble, la seconde, ceux du quartier.

Outre l'aide qu'elles apportent aux habitants, elles ont obtenu, par exemple, avec l'aide des élus du 10e, la réalisation de quelques travaux d'urgence, d'entretien et d'hygiène ainsi que l'affectation d'une assistante sociale à l'immeuble.

D'autres actions se mettent en place : soutien scolaire en partenariat avec l'école Parmentier, journées d'information pour les femmes…

Elle demandent le relogement immédiat des familles dans lesquelles des enfants sont atteints de saturnisme et envisagent une réhabilitation de l'immeuble permettant de garder la moitié de la population sur place (malheureusement les sondages qui permettraient une étude sérieuse de faisabilité ne peuvent être effectués).

La suite naturelle de l'interdiction d'habiter prononcée en juillet 1997 est la mise en œuvre de la loi Vivien qui permet l'expropriation et le relogement des habitants (une de ses conséquences est aussi souvent : démolition - reconstruction de l'immeuble). C'est la position soutenue par la mairie du 10e. Cette procédure n'est pas du goût de la mairie de Paris qui a fait savoir par son adjoint, Michel Bulté, chargé de la construction et du logement que le projet proposé par un groupement privé en accord avec le copropriétaire majoritaire qui envisage une réhabilitation avec relogement des résidents a sa préférence. « Cette opération représenterait la solution la meilleure », a-t-il déclaré. Le préfet de Paris semble favorable à l'application de la procédure Vivien, mais il ne pourra agir que lorsque le maire de Paris l'aura saisi officiellement. Devra-t-il attendre longtemps ?

5/7 — dernière minute

Le 30 septembre dernier, l'effondrement du plafond d'une cuisine a blessé la mère de deux jeunes enfants. La victime, transportée à l'hôpital Lariboisière, a cependant pu en sortir après avoir passé quelques heures en observation. Relogée provisoirement à l'hôtel, elle craint d'être obligée de retourner ensuite dans son logement du 5/7, l'architecte de la préfecture ayant déclaré que son appartement, à l'exception de la pièce sinistrée, restait habitable.

Depuis, sous le choc, une partie des habitants du 5/7 passent leurs nuits en campant dehors, revendiquant ainsi l'application de la loi Vivien et leur relogement.

Vu " le caractère dramatique de la situation ", la ville a enfin promis d'engager la procédure de la loi Vivien qui, assure-t-elle, sera soumise à l'approbation du prochain conseil de Paris.

La polémique n'est cependant pas terminée, la ville, au contraire des associations, prétendant que certains résidents sont des squatters et ne seront donc pas relogés.

59, rue de Lancry

En juin 1994, l'ADIL (association de défense de l'îlot Legouvé-Lancry) et l'association des résidents du 59, qui organise la gestion quotidienne de l'immeuble et assure les relations avec le service de gestion du parc privé de la ville de Paris, ont pu faire réaliser une étude complète – sociologique, architecturale et technique, ainsi que faisabilité financière – financée par le FAS (Fonds d'action sociale) et la fondation Abbé Pierre.

Les résultats de l'étude sont clairs : l'opération de réhabilitation est techniquement réalisable, son coût est compatible avec sa réalisation par un organisme de logements sociaux, les revenus modestes des habitants correspondent aux critères d'affectation et de solvabilité en logement social.

En 1992, l'enquête publique réalisée sur l'aménagement du secteur remarquant, par exemple, qu' « aucune politique du logement ne peut avoir pour conséquence d'engendrer des sans-abri », concluait à la nécessité du relogement de la très grande majorité des habitants et de la réhabilitation de la partie avant du 59. Trouvant ces conclusions trop contraignantes, la ville de Paris n'a pas donné suite.

Pour le 59, comme pour le 5/7, la mairie du 10e déclare que le relogement « à Paris ou en banlieue » est sa « première exigence » et demande l'ouverture d'une nouvelle procédure visant à la déclaration d'utilité publique qui permettrait d'exproprier les derniers copropriétaires privés afin de rendre possible l'intervention de la ville. Cette dernière semble d'accord sur le principe.

Le maire de Paris, dans le projet de délibération (13 février 1995), l'autorisant à signer une convention avec l'état dans le cadre de la politique de la ville (DSU, cf. La Gazette n° 19) affirme : « le tissu comportant une part très importante d'immeubles insalubres ou fortement dégradés conduira à traiter une large part des difficultés sociales par une autre voie que la démolition - reconstruction ». Or, justement, le 59 est situé dans le périmètre d'intervention et l'étude (12/96) préalable au DSU conclut à la nécessité d'un règlement rapide de cette situation d'urgence pour le bâti avec la maintien dans les lieux ou le relogement à proximité et accompagnement social renforcé.

Un expert a été nommé pour prévenir le désordre que pourrait occasionner la construction de l'école 6, rue Legouvé. Dans son pré-rapport d'expertise, il écrit : « opérations à effectuer d'urgence : la stabilité du 59, intrinsèquement est en cause… Il y a urgence à remettre en état ce réseau [d'eau (alimentation et évacuation) qui mine l'ouvrage], puis dans un second temps, à reprendre la partie de l'immeuble en sous-œuvre. »

59 — dernière minute

Malgré l'extrême urgence de la situation, l'immobilisme presque complet des pouvoirs publics reste la règle !

Parmi les étais, un plafond du 59 s'est effondré en 1996. Faudra-t-il attendre qu'un nouvel accident, faisant cette fois une victime survienne pour que soit débloquée une situation de plus en plus inquiétante et intolérable ?

Couvent des Récollets

Toutes attachées à la restauration du lieu, de nombreuses associations suivent de près le devenir du lieu : La Gazette du Canal (exposition, articles, dossier spécial) ; ViVRe, qui propose ce qui est à ses yeux le « seul » bon projet, qui reprend, grosso modo les propositions de Jardins des Récollets (ex Anges), soutenus par Jean-Pierre Faye (philosophe) qui proposent la création d'un pôle culturel européen dans le cadre de l'Institut de Fondation de la cité européenne de la culture, cette cité serait une fenêtre ouverte sur le monde, accessible au public ; enfin, Récollets, coeur du 10e. (Voir l'article page suivante

Couvent — dernière minute

Menacés d'expulsion par une décision de justice en septembre, les anges sont revenus sur terre. Ils ont préféré début octobre, cesser l'occupation permanente des lieux après négociation avec le ministère de l'Équipement.

Jean Marandon



Récollets : un expert entre au couvent

Enfin ça bouge du côté des Récollets ! Notre nouveau gouvernement s'intéresse au fromage de tête de l'arrondissement. Cet été, une commission interministérielle (Équipement, Culture et Éducation) s'est réunie et a pris un certain nombre de décisions : pour le court terme, des mesures d'urgence (la mise hors eau, le nettoyage, et des travaux de consolidation) ont été prises. Pour un avenir plus lointain, un « Monsieur Récollets » a été nommé. Il est chargé de trouver une affectation et un maître d'ouvrage pour le bâtiment. La tâche incombe à un architecte, Antoine Grumbach, professeur à l'école de Paris-Belleville. Il devra entrer en concertation avec tous les acteurs concernés, y compris ceux du quartier.

Pour quel usage

Pour l'instant, on ne sait donc toujours pas qui occupera le bâtiment, mais certaines informations arrivent à émerger : le projet d'installation de la DRAC (Délégation régionale à l'action culturelle) n'est pas abandonné mais dénoncé, car il nécessite 8 000 m2 alors qu'il y en a « seulement » 6 000. Par contre, il semblerait probable qu'une partie des locaux soit réservée aux habitants. Enfin, le flou artistique qui était entretenu par l'ancien gouvernement sur le propriétaire du couvent est aujourd'hui partiellement levé : le bâtiment, qui a été désaffecté en 1990 parce que dangereux, abritait une école d'architecture. Mais alors que cette dernière est passée il y a deux ans de l'Équipement à la Culture, le couvent reste la propriété du ministère de l'Équipement. Cependant, comme rien n'est jamais simple dans un pays qui s'imagine rationnel depuis le passage de Descartes, le maître d'oeuvre de ce bâtiment historique est le ministère de la Culture.

Occupation

Autre remue-ménage de l'été, le bâtiment est de nouveau occupé. Les anciens « Anges des Récollets » en atterrissant sur la planète terre ont pris le nom d'association " Le Jardin des Récollets ". Qu'ils en aient eu marre qu'on les prennent pour des pigeons, on le comprend, mais qu'ils soient devenus rats au point de demander 25 francs pour pénétrer dans les locaux pendant les journées du Patrimoine, on l'accepte moins. À l'heure ou nous tapons ces lignes, c'est plutôt la sangsue qui devrait les inspirer : en effet, pour rester, ils doivent s'accrocher, car une assignation du tribunal de grande instance de Paris leur demande d'évacuer les lieux.

Une expo, les média

Plus sérieux, l'exposition présentée pendant tout l'été dans le hall de la mairie par une association, « Récollets, coeur du Xe », a permis de retracer les différentes péripéties vécues par le couvent à travers les âges.

Les média suivent : le 8 septembre dernier, Sylvie Andreu, sur France-Culture a consacré une heure à l'avenir du Couvent. La presse écrite nationale a largement répercuté les évolutions récentes. Il y a tout de même une ombre au tableau : le choix de « Monsieur Récollets ». Les créateurs ne sont pas des décideurs. L'urbanisme n'est-il pas une chose trop sérieuse pour être confié à un architecte, aussi bon soit-il ?

Benoît Pastisson



Mystique été

Contrairement aux vacanciers mangés par les moustiques, les parisiens du mois d'août ont été nourris de mystique.

Après avoir subi pendant 15 jours les légions du pape avec leur petit carton autour du cou, dimanche 31 août, les habitants du 10e ont pu voir le défilé annuel du char du dieu Ganesh, le dieu éléphant de l'Inde, fils de Shiva et Shakti. Au milieu des odeurs d'encens et de camphre, le cortège, parti du temple Sri Manika Vinayakar Alayam, rue Philippe-de-Girard dans le 18e, est arrivé dans le 10e, rue Perdonnet, a descendu puis remonté la rue du Faubourg-Saint-Denis, avant de continuer son périple dans le 18e. Une foule joyeuse et bigarrée se pressait le long du cortège ; la piété hindoue est bon enfant.

Le char de Ganesh était tiré à l'aide de deux cordes de chanvre (indien?) par une troupe de fidèles. Un groupe de danseur et de musiciens le précédait, récitant des mantras. Le char s'arrêtait régulièrement devant les piles de noix de coco qui jalonnaient le parcours. Des offrandes étaient alors distribuées et les noix de coco brisées. Elles symbolisent les difficultés qu'on écrase pour accéder au coeur de la pureté (image de la pulpe baignant dans l'eau de la conscience divine).

Aucune interruption de la circulation n'avait été prévue. La police ne faisait que suivre sagement le cortège. On a donc pu voir le char remonter à contre-courant le Faubourg-Saint-Denis au milieu des voitures. Bloqué devant cette foule, un taxi affolé ne savait trop que faire. Il n'était pas trop convaincu par les grands signes d'un participant qui lui disait d'avancer. S'étant quand même décidé, sans doute pressé par son client, il a pu vérifier le miracle de la fluidité des foules : il y avait toujours cinquante centimètres de macadam dégagé devant sa voiture. Quand un car de touristes et un bus de la RATP se sont présentés côte à côte, les gens de peu de foi ont douté, mais l'esprit veillait. Avec un peu de patience, aucun blessé et relativement peu de bousculade, tout s'est arrangé.

On pensait que la foi ne permettait que de soulever les montagnes. Ce dimanche 31 août, les défilants et les badauds ont vu mieux : elle permet de marcher sans problèmes à contre-courant dans une rue circulante de Paris.

Jean-Michel Berthier



Points de vue et images du 10e

Un nouveau député

Le résultat du 2e tour des élections législatives (1er juin 1997) est le suivant : Tony Dreyfus (PS) a été élu député, devançant de 1825 voix (sur 40597 inscrits) le député sortant Claude-Gérard Marcus (RPR).

vote

Non exprimés
33,67 %
C.G. Marcus
29,42 %
T. Dreyfus
33,91 %

Claude-Gérard Marcus est donc resté député de 1968 à 1997, 30 ans.

La campagne électorale fut longtemps indécise, et seules des phrases fortes permirent au candidat socialiste de l'emporter. « Le choix est clair », soutenait ce dernier, tandis que M. Marcus affirmait de son côté « Votre choix est clair ». On ne dira jamais assez l'importance décisive des conseillers en communication.

Lot de consolation

Décidément plus incisif que La Gazette, Le Canard enchaîné, dans son édition du 18 juillet dernier, sous le titre : « Feux d'artifice pour les zombies chiraquiens », remarquait le nom de C.G. Marcus, « entre autres recalés du suffrage universel », dans la liste des promotions de la légion d'honneur du 14 juillet et notait qu'un haut fonctionnaire aurait déclaré : « Ce n'est plus une promotion de la légion d'honneur, mais le cimetière des morts-vivants ».

La vie peut-elle devenir un long fleuve tranquille

Récemment interrogé par Le Parisien, C.G. Marcus dit : « Je deviens spectateur là où j'étais acteur ». Bien qu'adjoint au maire de Paris et toujours président du comité départemental de la fédération RPR, cela lui laisse du temps pour s'occuper de sa galerie de tableaux (rue Chauchat, Paris 9e). « Une activité professionnelle non rémunérée », précise-t-il.

La vie des ministères

Alain Lhostis (PC), conseiller de Paris et adjoint au maire du 10e, a été appelé comme « conseiller social » auprès de Jean-Claude Gayssot, ministre de l'équipement, du logement et des transports.

Le directeur de cabinet du maire du 10e, Christophe Castaner, a lui été appelé aux fonctions de conseiller technique auprès de Catherine Trautmann.

Pierre Thomas est le nouveau directeur de cabinet du maire du 10e.

Le bon mot de l'été

Dans le hall de la mairie du 10e s'est tenue cet été une exposition sur le couvent des Récollets, organisée par l'association Récollets, coeur du Xe.

Ce hall est un lieu de passage et la charmante et bénévole Jeannine Christophe qui assurait l'accueil des visiteurs s'est trouvée assaillie des demandes les plus diverses, au point d'avoir eu le sentiment d'être devenue une dame-pipi. « On m'a même demandé où se trouvait le cabinet du maire ! », nous a-t-elle confié.